PSB : Si on pouvait résumer le concept en une expression, une phrase ?
HG : « Learning by doing ». Nous souhaitons inclure les étudiants dans le processus d’apprentissage. On passe d’une logique d’acquisition du savoir vers l’acquisition de compétences techniques bien sûr, mais également de soft skills, comme le travail en équipe, le savoir être, la créativité ou encore l’esprit critique, qui sont des compétences aujourd’hui très attendues par les entreprises.
PSB : Qui s’occupe d’instaurer cela au sein de l’école ?
HG : L’innovation pédagogique à PSB s’articule autour d’une Commission qui se réunit toutes les 4 à 6 semaines. Celle-ci est composée de membres de l’Administration, de la Direction ou encore de professeurs permanents, et est ouverte à tous.
PSB : Quels sont les objectifs de cette Commission ?
HG : Le point de départ de notre réflexion c’est de dessiner une stratégie d’innovation pédagogique au sein de l’école et de travailler sur l’expérience étudiant au cours de son parcours. On réfléchit à de nouvelles méthodes d’enseignement à implémenter dans les cours. La réflexion ne se fait pas uniquement au sein de PSB, mais aussi à une plus grande échelle lors de la Conférence des Grandes Ecoles sous forme de groupes de travail.
PSB : Tu nous as parlé de « Learning by doing » un peu plus tôt. Comment cela pourrait-il se traduire au sein de PSB ?
HG : On a par exemple l’événement « PSB Innovation Challenge ». Les entreprises confient l’étude de problématiques aux étudiants du programme Grande Ecole et International. Encadrés par les professeurs et les entreprises partenaires ils planchent sur des solutions viables et pérennes qu’ils présentent sous forme de pitch au jury de professionnels à la fin de la journée. Dans le genre projet marathon il y a aussi le « Hackathon 360 » organisé par Thierry Montlouis pour les étudiants du Master Digital Business. Pendant deux jours ils travaillent par groupes sur la conception et la réalisation d’un objet connecté. Cet événement met en œuvre leurs connaissances digitales, marketing et techniques acquises en cours.
PSB : Et concernant la logique de co-construction du savoir avec l’étudiant, quelles types d’actions sont mises en place ?
HG : On essaye de mettre en place une sorte de pédagogie inversée. Les étudiants deviennent les professeurs et les professeurs se retrouvent dans la position des étudiants. Par-exemple le « Research Day » est une journée organisée par le Research Lab de PSB, dont l’objectif est de faire découvrir aux étudiants de l’école le métier de professeur chercheur. Pour cela les professeurs doivent présenter leur sujet de recherche de manière à les interpeller.
PSB : Peu importe l’âge, peu importe la fonction, on reste étudiant toute sa vie. Tout à l’heure tu disais l’importance des soft skills.
Quels types de compétences techniques et non techniques les étudiants peuvent ils développer ?
HG : Sur le plan technique, les heures en autonomie SAIP (Séminaires d’Accompagnement à l’Insertion Professionnelle) permettent aux étudiants de passer des certifications, comme le Projet Voltaire (pour les étudiants en Master 2), qui valide un niveau de maitrise de la langue française. Le Bloomberg Market Concept (pour les étudiants en Master), permet quant à lui de se former sur les connaissances en marché financier et valider une certification grâce à notre salle Bloomberg. Du côté du développement de soft skills, nous organisons des séminaires comme le Séminaire avec le Cours Florent, pour apprendre aux étudiants à travailler leur posture et leur savoir-être.
PSB : Par quels moyens faire adhérer les enseignants à l’innovation pédagogique ?
HG : Je parle souvent de la métaphore du crayon. La pointe représente les initiateurs, ceux qui sont vraiment impliqués et à l’origine d’initiatives. La gomme illustre les détracteurs, ceux qui sont contre. Au milieu on trouve toute une masse de personnes silencieuses qui attendent et observent. Si on reprend cette image, la Commission est à l’initiative d’une réflexion et d’une méthodologie autour de l’innovation pédagogique et s’adresse aux futurs acteurs volontaires ou qui s’ignorent encore.