Victor Renaud, premier jeune à signer un VTE

Victor Renaud accompagné du PDG de Reprotechnique et de M. Abikhzer, directeur de la communication de Paris School of Business, se sont retrouvés pour témoigner de son expérience au Bpifrance Inno Génération avec Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances. Victor Renaud, diplômé du master Business Consulting en 2018, est le premier jeune à avoir signé un VTE en France.

Le VTE est un nouveau dispositif destiné à inciter les étudiants et jeunes diplômés à se tourner vers les PME et ETI et non uniquement vers les grands groupes. « Créer des ponts entre les jeunes issus de grandes écoles, étudiants ou jeunes diplômés, et les PME dans les territoires », c’est le pari de Bpifrance annoncé le 22 novembre dernier sous la forme du Volontariat territorial en entreprise, ou VTE.

Pour un contrat d’une durée d’un an, Victor Renaud a intégré une entreprise dans le cadre du VTE. Ancien étudiant de Paris School of Business, nous avons souhaité nous entretenir avec lui concernant le dispositif, son entreprise et son parcours au sein de l’école.

PSB : Peux-tu nous présenter l’entreprise avec laquelle tu as signé un VTE et nous détailler les missions de ton poste ?

Victor Renaud : L’entreprise avec laquelle j’ai signé un VTE, c’est une entreprise qui s’appelle Reprotechnique, située à Colombes, mais qui a plusieurs sites : à Paris, à Colombes, et trois supplémentaires dans l’Ouest (Magnanville, Le Mesnil-Saint-Denis et Evreux). C’est une entreprise qui fait de la gestion documentaire et de l’impression numérique (tout ce qui est carte de visites, grands formats, plaquettes, petits formats, ...). Il y a donc beaucoup de possibilités.

C'est une entreprise qui a de nombreux points forts, notamment la flexibilité puisqu'elle peut même faire de la vitrophanie (impression de stickers pour les vitres). C'est une entreprise qui a une énorme réactivité et qui est appréciée pour ça. Elle fait 7,5 millions de chiffre d'affaires, emploie 75 salariés et a des clients assez prestigieux. C'est une entreprise qui a une histoire forte : elle a été reprise en Scop, c’est à dire en société coopérative. En 2013, quand la société a été mise en faillite, un dossier a été monté par les employés eux-mêmes pour reprendre la Scop. 45 personnes ont investi de leurs économies pour reprendre l'entreprise et la faire fonctionner. Depuis 2013, il y a eu une augmentation des actionnaires salariés. Ils sont aujourd'hui 63 contre 45 en 2013. Et c'est une entreprise qui est vertueuse dans le sens où elle a une croissance raisonnée et cohérente.

J'ai des missions assez variées et c’est ce qui me plaît, cette polyvalence. L’intitulé du poste est « Chargé de projet bras droit du dirigeant », et les missions varient. En ce moment par exemple je fais tous les indicateurs pour les commerciaux, après j’ai un constat et la mise en place d’une politique digitale à faire, et j’ai aussi des missions de coordination dans le cadre desquelles je vais devoir organiser une visite de l’entreprise pour les membres de la BPI, puisque c’est une entreprise qui fait partie de l’accélérateur BPI. Le spectre des missions est extrêmement large, je touche un peu à tout, du commercial au financier en passant par le marketing.

Je ne voulais pas me restreindre à un seul poste répétitif. C'est ce que j'ai eu à faire pendant un an en alternance, et ça ne m'a pas du tout plu. J'avais envie de toucher à tout, donc c'est exactement ce qu'il me fallait. Certaines missions sortent un peu de ma zone de confort. Par exemple, ce matin j'ai dû aller à un déjeuner professionnel pour représenter l'entreprise. Ce n'est pas forcément quelque chose de facile pour moi, mais ce sont des missions qui sont responsabilisantes et polyvalentes.

Victor Renaud, premier jeune à signer un VTE

PSB : Pourquoi as-tu choisi cette entreprise ?

Victor Renaud : Quand j'ai eu vent du dispositif VTE, j'ai utilisé une adresse mail que j’avais trouvée et on m’a donné l’adresse de la plateforme qui recensait toutes les offres de VTE. J'ai choisi cette entreprise parce que le poste m'intéressait. Il y avait des postes de VTE qui n'étaient pas du tout en rapport avec ce que je faisais, comme des postes d'ingénieur, de commercial ou de marketing, et moi je voulais avoir ce poste multi-dimensionnel et responsabilisant. C'est cet aspect qui m'a plu et qui m'a fait cliquer sur l'offre. Il y avait aussi l'histoire forte de l'entreprise. Le poste me correspondait, je me suis renseigné, et j'ai postulé.

Je suis directement relié au président directeur général, donc il faut une grande rigueur. C'est un poste que je n'aurais sans doute pas pu atteindre dans un grand groupe. Dans les grands groupes, il y a des supérieurs hiérarchiques, mais pas de ce rang-là. C'est l'un des aspects qui m'a beaucoup intéressé dans ce poste.

PSB : Pourrais-tu revenir sur ton parcours à Paris School of Business et sur ce que ces années t’ont apporté ?

Victor Renaud : Je suis rentré à Paris School of Business après un Baccalauréat ES. J'ai fait les deux premières années de tronc commun, puis je suis parti en Angleterre, à Anglia Ruskin en 3ème année. Après je suis revenu et j'ai fait le master Business Consulting pendant deux ans.

Ma 1ère mission, c’était en 1ère année et c’était un stage d’un mois chez Nicolas. Je devais gérer la boutique. Il y avait un aspect très commercial et un autre aspect très gestion. C’était une mission très responsabilisante et polyvalente. Il y avait de la remise en banque, de la comptabilité, de la gestion de stocks également, donc c’était quand même technique.

En 2ème année, j’ai fait un stage commercial dans une concession automobile. Il m’a appris énormément de choses. Dans un premier temps, il y avait un aspect commercial avec des techniques assez « agressives », ce qui ne m’a pas du tout plu mais m’a permis de savoir ce que je ne voulais pas faire. Il y avait aussi un aspect logistique qui m’a un peu plus plu. C’est une expérience qui fait grandir et qui apporte énormément, y compris sur ce que l’on ne veut pas faire dans sa vie professionnelle future.

Ma 3ème mission, c’était au sein d’une filiale de Transdev qui est un exploitant de vélos en libre-service, comme Vélib’, mais pour d’autres villes. Là j’étais Chargé de veille et d’analyse stratégique. Je devais principalement mener des analyses, et je faisais aussi beaucoup de rédaction. Il n’y avait pas d’aspect commercial, pas de contact avec d’autres personnes. Une fois de plus c’est une expérience qui m’a plu mais je ne me voyais pas faire ça toute ma vie car dans ce type de postes, on est souvent isolé et on sort peu de sa zone de confort.

La 4ème mission, c’était au sein de BNP Paribas, à la conformité. Les missions étaient assez techniques puisqu’elles concernaient tout ce qui était banques sensibles, comme des fermetures de relations avec des banques, des comptes-rendus de réunions, etc. Tout l’environnement était extrêmement technique. Le poste en lui-même ne m'a pas forcément plu, mais au moins il m'a permis de savoir ce que je voulais faire et ne pas faire. La conformité, c'est beaucoup de procédures, et quand je mène un projet, j’ai besoin de voir les résultats de ce projet. En conformité ce n’est pas forcément le cas, et dans les grandes entreprises non plus. C’est ce qui m'a conforté dans l'idée d'aller dans une entreprise à taille humaine.

PSB : Quel était ton projet professionnel à l’époque ? Ton « Dream Job »?

Victor Renaud : Je n’ai pas vraiment eu de « Dream Job » dès le début. Je n’ai jamais eu d’idée précise de ce que je voulais faire, mais j’ai toujours voulu épauler, conseiller, travailler avec une personne de confiance avec qui je m’entends bien. Je pense que c’est très important de connaître les personnes avec qui on travaille. Dans une entreprise à taille humaine, c’est possible. J’avais aussi envie d’un poste qui n’est pas redondant et qui a des responsabilités.

PSB : En quoi tes années d’études au sein de Paris School of Business t’ont aidé ?

Victor Renaud : Elles m’ont aidé de différentes manières. Je pense à la culture générale et au savoir-être, qui sont des valeurs de l’école. Concernant la culture générale, en tronc commun il y a des matières comme la géopolitique qui sont vraiment bien et que l’on intègre sur le long terme. Les matières sont assez variées, ce qui apporte une grande polyvalence. Paris School of Business apprend à avoir une capacité d’adaptation et permet d’avoir un bagage technique important.

PSB : Comment as-tu entendu parler du dispositif VTE ?

Victor Renaud : J’ai d’abord vu un article sur LinkedIn. J’ai toujours bien aimé cette idée de faire une mission ponctuelle d’un an dans un poste responsabilisant. Donc le dispositif VTE répondait vraiment à tous mes critères. Après avoir vu l’article, je me suis un peu renseigné et j’ai aussi vu le communiqué de presse de Bpifrance, puis j’ai trouvé une adresse mail un peu par hasard et grâce à ça j’ai pu avoir l’adresse de la plateforme. J’ai simplement regardé les offres et j’ai rapidement postulé, passé un entretien, etc. C’est le cheminement qui m’a amené jusqu’ici.

PSB : Qu’est-ce qui t’a séduit dans ce dispositif ?

Victor Renaud : Ce qui m’a séduit, c’est l’idée d’avoir un poste responsabilisant, polyvalent et multi-dimensionnel dans une entreprise à taille humaine. L’entreprise a une histoire forte. Et ce sont eux qui ont réalisé le collage géant de l’artiste JR au Louvre, évènement que j’avais suivi.

Le VTE, c’est un peu un accélérateur de carrière. Après un an dans une entreprise à taille humaine qui permet d’accélérer sa montée en compétences, l’objectif pour beaucoup d’entre nous, c’est d’intégrer un grand groupe.

J’avais un peu peur d’intégrer un programme récent, qui pourrait potentiellement être abandonné dans 2 ou 3 ans. Mais les grands groupes y ont été sensibilisés, ce qui est très positif pour la suite.

Un autre aspect du VTE qui m’a plu, c’est qu’il ne dure qu’un an, et qu’il ne faut donc pas s’engager sur une longue période. Je pense que c’est exactement le temps qu’il me faut pour me rendre compte des choses, et par la suite, je pourrai m’investir plus longtemps dans une mission.

PSB : Pourquoi se tourner vers les PME/ETI plutôt que vers les grands groupes ?

Victor Renaud : J’ai besoin de voir le résultat de mon travail, si ce que je fais a un impact. Dans une entreprise à taille humaine, on peut apprendre à connaître les personnes avec qui on travaille et on peut avoir des responsabilités rapidement.

Chez BNP, je n’avais pas ce niveau de responsabilités et je n’ai pas eu la même évolution. Dans les grands groupes on n’arrive pas forcément à des postes extrêmement élevés rapidement, ce qui est normal. Je préfère l’aspect business aux procédures. Au sein de Reprotechnique, c’est enrichissant depuis le début puisque j’interagis directement avec le PDG. Je pense que c’est un statut que j’aurais potentiellement mis des mois voire des années à obtenir dans un grand groupe.

PSB : Que pense ton entourage de ce choix ?

Victor Renaud : Ils sont plutôt contents. Ils apprécient le dispositif et l’idée derrière. Et je pense aussi que c’est important pour eux d’avoir l’assurance que les grands groupes y seront sensibilisés, et que les personnes qui recrutent derrière sont au courant de ce qu’est un VTE.

Il y a l’idée de créer un vrai label autour du VTE. L’objectif à terme, c’est que si vous mettez « VTE Bpifrance » sur votre CV, la mention soit reconnue par les recruteurs. La mention « VTE Bpifrance » permettrait par exemple de passer l'étape de la sélection des CV et d'être reçu en entretien directement pour les grands groupes et cabinets de conseil.

PSB : Penses-tu qu’il est préférable d’intégrer un grand groupe ou une entreprise à taille humaine ?

Victor Renaud : Forcément les grands groupes offrent des conditions très avantageuses, notamment sur le salaire, les possibilités d’évoluer sur un autre poste ou dans une autre filiale du groupe. Je peux comprendre que les jeunes diplômés aient envie de se diriger dans cette voie, car à terme je pense moi-même me réorienter et intégrer un grand groupe.

Les petites entreprises n’attirent pas forcément les candidats au premier abord, et justement, je pense que le dispositif VTE remplit toutes les conditions, puisque sa durée est courte et qu’il permet de satisfaire cette volonté de travailler dans une entreprise à taille humaine et d’y développer des compétences pour ensuite aller vers un grand groupe.

Je pense que certaines PME ont du mal à attirer les jeunes diplômés, notamment pour des raisons financières.

Les petites entreprises n’ont pas la même visibilité si elles mettent une annonce sur LinkedIn ou Indeed que si elles sont référencées dans la base VTE. C’est un dispositif extrêmement ciblé.

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