Petit détours au pays des porteños
En descendant de l’avion, et après un premier voyage en taxi pour rejoindre le centre de la ville, Buenos Aires peut sembler être une ville un peu vieillotte, peu accueillante. Une ville en voie de développement, comme on aime si bien le dire. Et pourtant, il faut juste l’appréhender, et, à partir de ce moment-là, vous pourrez profiter pleinement de cette ville et de ce pays merveilleux. Dans cet article, je souhaite à travers l’expérience que j’ai vécu, vous donner un maximum de conseil pour comprendre cette ville, et vous adapter le plus rapidement possible. Tout ça pour faire de cet échange universitaire une des années inoubliables de votre vie.
Pour commencer, j’aimerais que vous enleviez de votre esprit cette idée reçue : « Buenos Aires est une ville dangereuse ». Bs As (Buenos Aires) est une métropole très sûre. En comparaison avec Paris, je dirais même que je m’y sentais plus en sécurité. Les policiers sont très présents et il y existe une police exclusivement pour les étrangers (pratique si vous avez un problème).
Les porteños, surnom donné aux habitants de la capitale argentine, sont très gentils et ouverts. Ils n’hésiteront pas à vous aider si vous avez un problème. Mon conseil : Ne pas allez en Argentine parce que vous avez peur pour votre sécurité n’est pas une raison valable. Il est évident que quelques quartiers peuvent s’avérer dangereux, mais tant que vous n’y allez pas de nuit et que vous n’exposez pas votre « bling bling » au grand jour, il ne vous arrivera rien !
A votre arrivée, la langue sera un de vos premiers soucis. A Bs As et dans la majorité de l’Argentine, on y parle un castillan quelque peu différent de ce que l’on nous a enseigné. Les « ll » et les « y » s’y prononcent « ch ». Je vous peux vous assurer qu’au début on n’y comprend pas grand-chose …
Mon conseil : N’oubliez pas cette règle lorsque vous parlez à un Argentin, et vous vous rendrez vite compte que vous connaissez la majorité des mots. Il s’agit juste d’une prononciation différente. Au bout de 2-3 semaines, vous aurez retenu la majorité des mots ayant une prononciation différente et vos discussions avec les argentins seront bien plus agréables ! Point positif, la deuxième personne du pluriel (« vous ») n’est pas utilisée. Elle est systématiquement remplacée par la troisième personne du pluriel (« ils/elles »).
Voilà le sujet le plus fâcheux d’Argentine. Surtout pour les Argentins, mais aussi pour nous, touristes. L’économie argentine est une des plus désastreuse du monde, en plus d’être incompréhensible. L’inflation est l’enjeux majeur : depuis 15 ans, le taux d’inflation du pays varie entre 10 et 30% par an. Qu’est-ce que cela implique ? Du jour au lendemain vous verrez les prix dans vos supermarchés, Chinos (nom donnés aux épiceries), augmenter de quelques pesos. A court terme, vous ne vous en rendrez pas compte, mais pour moi, après 1 an en Argentine, j’ai vu certains produits doubler de prix. En avril, après le changement de gouvernement (Macri a remplacé Kirchner à la Casa Rosada), le prix des bus a augmenté d’en moyenne de 70%, celui du gaz d’en moyenne 285%, 300% pour l’eau et enfin 500% pour l’électricité (1).
Point positif, il est maintenant possible pour les étrangers de retirer des pesos argentins directement à la banque, chose qu’il n’était pas possible de faire avant mars 2016. Si cela vous intéresse, je vous laisse vous informez sur le sujet, il y a énormément à dire.
Mon conseil : L’Argentine reste un pays attractif pour nous. Mais venez vite ! Si cette tendance continue encore quelques temps, nous aurons moins de pouvoir d’achat en France qu’en Argentine. Au cours de mon année, j’ai dépensé entre 800 et 900 euros par mois (hors voyage). Il est possible de dépenser moins, de dépenser plus, tout dépend de votre mode de vie.
Lorsque j’avais choisi l’Argentine comme destination pour mon échange, j’étais très excité à l’idée de pouvoir voyager. L’Amérique du sud est composée de pays incroyablement beau et financièrement abordables.
Sachez qu’en venant au Argentine, vous aurez un peu plus de 2 mois de grandes vacances, de fin décembre à début mars. C’est le moment parfait pour voyager, et contrairement à vos amis qui seront restés dans l’hémisphère nord, habillés en doudounes, cagoules, gants, écharpes, vous aurez la chance de vous balader en shorts, tee-shirts, maillots de bains …
La Patagonie, « Le Grand Sud », est l’une des régions de l’Argentine qu’il faut(!) visiter. Vous pourrez aller à El Calafate, y voir le glacier du Perito Moreno, ou encore allez voir les manchots, éléphants de mers, baleines qui y sont une partie de la saison. Au sud de la Patagonie vous trouverez la fameuse ville d’Ushuaia, d’où vous pourrez approcher au plus près le sommet du Fitz Roy.
Toujours en Argentine, allez faire un tour dans la région de Salta pendant 5 jours, en passant par la montagne aux 14 couleurs, las Salinas Grandes et la majestueuse route 40. Enfin, n’oubliez pas d’aller voir les chutes d’Iguazu. Une expérience qu’il faut vivre, une expérience qui ne se décrit pas. Rien qu’avec l’Argentine, vous avez déjà de nombreux de lieux à visiter, mais tous les autres pays sont si proches qu’on a pas envie de s’en priver. Brésil, Chili, Pérou, Bolivie, Uruguay, Colombie … Vous n’aurez surement pas le temps et l’argent pour tout faire, donc choisissez bien !
Mon conseil : Tous les lieux que j’ai cité en Argentine sont vraiment à faire. Ils sont tous incroyables, et je vous assure que l’on s’en veut quand on rentre en France et qu’il nous reste encore un de ces lieux à visiter … Pour les autres pays, c’est selon vos envie. Personnellement, j’ai fait Pérou et Bolivie sur une durée d’un mois et j’en garde des souvenirs inoubliables. Si vous n’avez pas trop d’argent, tous les voyages peuvent se faire en bus (semi cama, vous avez un siège inclinable et vous pourrez dormir paisiblement dans votre bus). Les auberges de jeunesses sont très accessibles ou lancez-vous dans l’aventure du couchsurfing (vivre gratuitement chez l’habitant). Profitez au maximum de cette chance de pouvoir voyager dans des pays si proches, mais tous d’une beauté différente.
Trouver un bon logement sera l’un des enjeux majeurs pour que vous puissiez profiter pleinement de votre séjour. Il existe beaucoup de sites pour vous aider dans votre recherche, mais les deux meilleurs (et de loin), sont Craigslist et Compartodepto. Vous pourrez commencer à chercher avant d’arriver, et même réserver une chambre avant d’être dans la maison (c’est ce que j’avais fait, et par chance cela s’est très bien passé). Sinon, attendez d’être sur place pour voir la maison ou l’appartement et ne pas reposer votre choix sur des photos qui cachent souvent bien la réalité.
Mon conseil : Avant de vous lancer, faites une liste de vos critères pour « votre maison idéale ». Combien de personnes, quel quartier, budget, lave-linge, nationalité de vos colocataires … Nombreuses seront les personnes qui vous diront de vous installer dans Palermo, quartier central de Buenos Aires où ont lieux la plupart des évènements nocturnes. La majorité des étrangers y vivent, d’où des coûts relativement hauts par rapport aux autres quartiers. Selon moi, vivre à Palermo n’est pas la meilleure option. Il existe des quartiers tout aussi bien, où vous vous sentirez vraiment en Argentine, et où vous pourrez trouver des logements beaucoup plus abordables (Caballito, San Telmo, Villa Crespo et bien d’autres). Par ailleurs, forcez-vous à vous mettre dans une colocation avec des étrangers ! Le but de l’échange est principalement d’apprendre une langue. J’ai vu beaucoup de personne repartir de Buenos Aires avec un très mauvais niveau d’espagnol, du fait d’avoir vécu pendant 6 mois ou 1 an avec des Français. Ne vous inquiétez pas, vous verrez tout autant vos amis, et Bs As, surtout Palermo, est assiégé par les Français.
Petit plus, essayez de trouver une colocation avec une parrilla (barbecue Argentin), et vous pourrez profiter de vos soirées et week end en mangeant de la savoureuse viande argentine, tout en partageant son maté et sa jarre de Fernet.
J’espère que ces conseils pourront vous aider à faire votre choix, et, si votre choix est fait, à mieux vous installer dans la capitale Argentine. J’ai vécu une année merveilleuse dans ce pays, et je ne peux que vous conseiller d’y venir pour y faire votre échange. C’est avec grand regret que j’ai dû faire mes valises pour la France. Mais en partant, j’étais sûr d’une chose, je reviendrai en Argentine, soit en vacances, soit pour y vivre.
(1) Source : El Pais
Paul Bereau, PGE 3 Universidad Argentina de la Empresa 2015/16, Promotion 2018