Interview de Frédéric Encel, docteur en géopolitique HDR, professeur à l'ESG Management School, publié le 10 février 2013 sur Atlantico.fr au sujet de la visite de François Hollande aux États-Unis.
Atlantico : Le président Hollande est reçu aujourd'hui par Barack Obama avec tous les honneurs réservés par la diplomatie américaine, le président étant convié à bord d'Air Force One pour se rendre dans la villa emblématique de Thomas Jefferson à Monticello.
Comment interpréter ce traitement de faveur relativement exceptionnel pour un dirigeant français ?
Nicolas Mazzuchi : Les Etats-Unis se trouvent dans une position particulière vis-à-vis des dirigeants européens et de la France en particulier. La volonté américaine de renforcer la position économique des Etats-Unis dans le monde avec deux traités, le Transatlantique pour l’Europe et le Transpacifique pour l’Asie et l’Amérique latine, oblige Barack Obama à faire assaut de charme en direction des leaders d’opinion de ces ensembles régionaux. En ce sens, le traitement réservé à François Hollande se comprend comme une volonté d’amadouer la France qui a toujours été depuis le général de Gaulle le pays le plus méfiant vis-à-vis des initiatives américaines visant le continent européen.
Frédéric Encel : Ces égards ont des raisons conjoncturelles et structurelles. D'abord, François Hollande se distingue de ses (lointains) prédécesseurs par un atlantisme sincère et précieux pour Barack Obama. Il en est ainsi du soutien français - sinon de la position de pointe française ! - lors de la crise syrienne de l'été 2013. Ensuite, il faut avoir à l'esprit que la France, en dépit de quelques querelles dont la dernière remonte tout de même déjà à 2003 (sur l'Irak), n'a en définitive jamais fait défaut à tout type d'alliance avec les Etats-Unis. Deux bonnes raisons qui contribuent à expliquer ce traitement de faveur.
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