Julia Phang, étudiante en Master 1 en Communication et Médias à PSB Paris School of Business, a participé à la table ronde de Spedidam, société de gestion des droits des artistes. Organisé le 1er mars 2016, l'événement regroupait de nombreux élus et des professionnels du milieu de la musique.
Révolution, espoir et innovation pour certains, inquiétude et déception pour d’autres, l’ère du numérique suscite le débat. Dans un contexte de crise où les artistes-interprètes se sentent mis de côté, l’industrie musicale s’interroge sur les opportunités offertes par le numérique.
C’est pour réfléchir à des solutions que la Spedidam, société de gestion des droits des artistes, a organisé le 1er mars 2016 cette table ronde composée d’élus et de professionnels du milieu de la musique.
La Spedidam compte 101 000 artistes-interprètes, anxieux de leur avenir face à la numérisation des biens culturels. Alors que la radio leur permet toujours de se rémunérer via la rémunération équitable et celle de copie privée ; il n’en va pas de même pour le streaming musical. Le problème est soulevé et est en attente de réponses des législateurs. Quand Michel Herbillon, député du Val-De-Marne et vice-président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation évoque que l’essor du streaming légal a permis la baisse du téléchargement illicite ; il montre qu’il est vital de « soutenir l’offre musicale légale » puisque que c’est ainsi que la consommation en biens culturels se fera demain. Hervé Féron, député de Meurthe et Moselle poursuit dans ce sens pour faire réaliser aux artistes qu’ils ne pourront pas faire sans.
Mais comment pourraient-ils y croire lorsque leurs œuvres sont diffusées sans autorisation et sans réelle contrepartie financière ? Mounir Mahjoudi, président du conseil national du numérique, évoque la notion de « Loyauté des plateformes » afin que les acteurs du streaming soient davantage transparents sur leur business model. Le comprendre permettra donc de proposer des lois répartissant équitablement leur recette pour rémunérer les artistes. Il avertit cependant sur l’importance de conserver le prix de l’abonnement (ndlr : 10 euros/mois) car l’augmenter décourageraient les consommateurs, déjà habitués à ce tarif.
Les acteurs majeurs des plateformes d’écoute musicale légale manquaient à cette table ronde pour permettre d’avoir des réponses concrètes. Xavier Blanc, directeur des affaires juridiques et internationales de la Spédidam conclut cette séance en réaffirmant la nécessité de consolider les droits de la propriété intellectuelle sur internet à l’égal des médias classiques, et de garantir une rémunération directe aux artistes sans l’intermédiaire des producteurs et maisons de disques.