Dans Le Monde daté du 4 janvier, vous proposez un plaidoyer en faveur des jeunes qui vous conduit à recourir à tous les poncifs permettant d'opposer les générations. Votre objet est de remplacer la question sociale par la question générationnelle. A vous lire, il apparaît que l'ensemble des problèmes subis par les jeunes viennent des méchants seniors. Jouer à la guerre civile générationnelle me semble dangereux et parfaitement improductif. Permettez-moi de l'expliquer plus précisément.D'abord, la jeunesse n'est pas Une mais multiple. C'est d'ailleurs l'une des principales erreurs méthodologiques de votre article : les générations ne sont pas des entités fixes et uniformes. Il y a de la diversité en leur sein : quoi de commun, par exemple, entre un jeune, étudiant dans une école renommée, et un autre du même âge, éjecté du système scolaire sans aucune qualification et en état d'échec ?De même, pour forcer le trait, vous faites comme si les seniors étaient tous logés à la même enseigne, avaient tous bénéficié des trente glorieuses, de carrière rectiligne, de progression de salaire et d'un accès facile à la propriété. A vous lire, les seniors sont tous des privilégiés, qui vivent dans des cinq pièces ! Là encore, les choses sont plus compliquées : vous passez sous silence, par exemple, que la retraite moyenne en France est de 1 300 euros par mois. Et de 900 euros pour les femmes…Lire la suite de l'article sur le Monde.fr