Ignasi Capdevila remporte le Prix d’Innovation Pédagogique

Paris School of Business a décerné son Prix de l'Innovation Pédagogique 2024 au professeur Ignasi Capdevila pour son projet Cowork4EU, une initiative pédagogique collaborative et européenne. 

Le projet Cowork4EU

Ce projet novateur, développé en partenariat avec trois universités européennes dans le cadre d'un programme Erasmus+, plonge les étudiants dans les principes du coworking pour favoriser une expérience d'apprentissage enrichissante, interactive et interculturelle.

La Commission d’Innovation Pédagogique de Paris School of Business, qui attribue ce prix chaque année, est un espace de réflexion et d’expérimentation dédié à l’évolution des méthodes d’enseignement. Elle réunit des enseignants et des experts pour développer de nouvelles approches pédagogiques, intégrer les technologies éducatives et enrichir l’expérience d’apprentissage des étudiants.

Nous avons échangé avec Ignasi Capdevilla qui nous a expliqué son projet, sa mise en œuvre et les résultats qui en ont découlés. 

Cowork4EU : un projet pédagogique innovant

 1. Pouvez-vous vous présenter ? 

Je m'appelle Ignasi Capdevila, professeur à Paris School of Business. Originaire de Barcelone, j’ai travaillé pendant plus de dix ans comme ingénieur dans l’industrie automobile avant d’intégrer le monde académique. J’ai réalisé mon doctorat en gestion à HEC Montréal, où j’ai étudié les dynamiques de connaissance et d’innovation dans les espaces de coworking, un sujet qui est au cœur du projet Cowork4EU.

2. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le projet Cowork4EU et ce qui vous a inspiré à le créer ? 

Le projet Cowork4EU est une initiative Erasmus+ à vocation pédagogique. Son objectif est d’intégrer le concept du coworking dans le monde universitaire, afin de sensibiliser les étudiants aux nouveaux modes de travail auxquels ils seront confrontés dans leur future vie professionnelle. Il est dirigé par l’Université TU Dortmund en Allemagne, en collaboration avec trois autres établissements : la Private University Schloss Seeburg en Autriche, la Prague University of Economics and Business en République Tchèque et Paris School of Business en France. 

Ensemble, nous avons conçu et mis en œuvre ce projet afin d’exploiter pleinement le potentiel du coworking dans les universités. 

Parmi ses réalisations majeures, le projet a développé un cours commun sur le coworking et son intégration dans l’enseignement universitaire. Ce programme a été testé au sein des quatre universités partenaires à travers quatre éditions, servant ainsi de modèle pour d’autres enseignants. Un autre objectif clé était la création d’un réseau académique européen d’espaces de coworking universitaires, favorisant ainsi l’échange et la mobilité des étudiants et des chercheurs en Europe. Enfin, les résultats du projet sont documentés dans un rapport de bonnes pratiques, qui sera publié à la fin du projet. D’une durée de 36 mois, le projet a débuté en mars 2022 et se terminera en février 2025. Il est actuellement dans sa phase finale.

Cowork4EU_Logo

Une approche collaborative et internationale

3. Comment le projet s’intègre-t-il dans le cadre des partenariats Erasmus+ ? 

Le projet s’inscrit parfaitement dans les objectifs des programmes Erasmus+, qui visent à favoriser l’innovation pédagogique et la coopération entre établissements d’enseignement supérieur européens. Grâce à Cowork4EU, nous avons pu créer un programme d’apprentissage collaboratif favorisant l’internationalisation et le partage d’expériences entre étudiants et enseignants de différents pays. 

4. Vous avez collaboré avec plusieurs universités européennes. Comment ces partenariats ont-ils enrichi le projet ? 

Nos recherches sur les espaces collaboratifs nous ont amenés à établir des relations avec des chercheurs partageant les mêmes intérêts. J’avais déjà collaboré avec des chercheurs de l’Université de Prague, qui nous ont mis en contact avec les autres partenaires du projet. Cette collaboration nous a permis non seulement de concevoir un projet pédagogique innovant, mais aussi de renforcer les liens académiques européens. Nous avons pu travailler en mode coworking, tant lors des rencontres en présentiel que durant nos réunions en ligne. 

L’excellence de cette coopération nous incite à envisager d’autres projets collaboratifs à l’avenir. 

Une pédagogie hybride et immersive

5. Pourquoi avoir choisi un format de cours basé sur des supports digitaux et des expériences sur le terrain ? 

L’objectif était de proposer une approche d’apprentissage différente, en adoptant le mode de travail propre au coworking, basé sur la colocalisation, la collaboration et le partage. Ce modèle flexible repose sur l’autonomie des participants et l’utilisation des nouvelles technologies. Le cours a ainsi été conçu comme une formation hybride, combinant des phases de travail individuel et collectif, ainsi que des interactions à la fois digitales et en présentiel. Les étudiants étaient amenés à découvrir le monde du coworking en visitant des espaces collaboratifs dans leur ville et en participant à des rencontres dans les différentes villes des partenaires, toujours dans des environnements collaboratifs. 

Prix d’Innovation Pédagogique

6. Quels ont été les retours principaux des participants ? 

Les retours des étudiants ont été très positifs. À Paris School of Business, le cours n’était pas intégré au cursus, mais proposé en tant que formation complémentaire. Les participants ont pu se familiariser avec le concept de coworking, rencontrer des étudiants d’autres universités européennes et travailler en équipe dans un environnement international. Ils ont également bénéficié d’un séjour de deux jours dans une ville européenne, ce qui a renforcé l’aspect immersif et pratique du programme. D’après leurs témoignages, l’expérience a été enrichissante et formatrice. 

7. Selon vous, quelles compétences les étudiants ont-ils le plus développées grâce à ce projet ? 

Le projet a permis aux étudiants d’acquérir plusieurs compétences clés. La formation intégrait, dans un premier temps, des contenus sous forme de capsules vidéo sur des sujets transversaux qui les ont aidés à développer leurs soft skills, notamment en gestion interculturelle et en esprit entrepreneurial. Mais surtout, ils ont pu améliorer leurs compétences collaboratives, sociales et communicatives grâce aux activités proposées. Le fait de travailler avec des étudiants d’autres universités les a confrontés à la nécessité de collaborer dans des équipes internationales sur un projet créatif, tant dans leur université d’origine, où ils ont visité des espaces collaboratifs, que lors du séjour à l’étranger. 

Des résultats concrets et des perspectives d’avenir

8. Quels sont les résultats concrets du projet ? 

Le projet, approuvé par la Commission européenne, repose sur plusieurs réalisations concrètes. Le premier livrable a été le développement d’un cours commun sur le travail collaboratif en mode coworking. Ensuite, nous avons posé les bases d’un réseau européen d’espaces de coworking universitaires, le European Academic Coworking Network (EACN), pour encourager les échanges entre établissements. L’équipe a également distribué des questionnaires aux différentes parties prenantes afin de mieux comprendre leur perception du coworking universitaire. Enfin, nous avons rédigé et publié un rapport de bonnes pratiques destiné à partager les enseignements du projet avec d’autres institutions académiques. 

9. Quels conseils donneriez-vous à d’autres enseignants qui souhaiteraient intégrer les principes du coworking dans leurs propres cours ? 

L’intégration des principes du coworking dans l’enseignement repose sur plusieurs éléments fondamentaux. Il est essentiel de favoriser un apprentissage collaboratif en mettant en place des méthodes pédagogiques où les étudiants apprennent les uns des autres à travers des projets collectifs et des travaux de groupe. Il est également important de repenser les espaces de travail en proposant des environnements flexibles et en encourageant les étudiants à sortir du cadre traditionnel de la salle de classe pour explorer des espaces collaboratifs, que ce soit dans leur université ou à l’extérieur. L’hybridation entre présentiel et digital doit être exploitée pour offrir une expérience d’apprentissage plus souple et interactive, permettant une meilleure autonomie des étudiants. 

L’un des aspects clés est de responsabiliser les étudiants en leur donnant l’opportunité d’organiser eux-mêmes certaines activités ou recherches, afin de les encourager à prendre des initiatives et à expérimenter de nouvelles approches. L’innovation pédagogique doit être au cœur du processus, avec des activités immersives telles que des visites d’espaces de coworking, des hackathons ou des projets créatifs en équipe. Enfin, la dimension internationale joue un rôle essentiel. Travailler avec d’autres institutions académiques à l’étranger permet non seulement d’enrichir l’expérience des étudiants, mais aussi de renforcer leurs compétences interculturelles et leur ouverture sur le monde. En adoptant ces approches, les enseignants peuvent créer un environnement d’apprentissage dynamique, inspirant et adapté aux exigences du monde du travail contemporain.

Samedi 15 Mars

10h à 17h

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